238 000. Ce n’est pas un code secret, ni la population d’une ville moyenne : c’est le nombre de contrats d’accompagnement dans l’emploi signés en 2023, preuve que le dispositif continue de façonner l’accès à l’emploi pour des milliers de personnes en marge du marché du travail.
Le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) : définition et enjeux
Le contrat d’accompagnement dans l’emploi, ou CUI-CAE, fait figure de repère dans l’univers des contrats d’insertion. Son territoire ? Le secteur non marchand : associations, collectivités territoriales, hôpitaux et établissements publics. L’objectif est limpide : donner une nouvelle impulsion professionnelle aux personnes reléguées à la périphérie du marché du travail. Ici, la collaboration avec les structures de l’emploi public n’est jamais accessoire, c’est même ce qui donne vie au dispositif.
Issu du contrat unique d’insertion (CUI), le CAE est pensé comme une alliance entre accompagnement professionnel et accès facilité à la formation. Année après année, la promesse reste la même : offrir plus qu’un simple poste, permettre à chaque salarié d’acquérir de nouvelles compétences et d’ouvrir la voie vers un contrat classique. Pour les employeurs, l’État ou le conseil départemental, selon les cas, allège la facture. Un soutien financier qui permet à ces structures de jouer leur rôle social sans rogner sur leurs marges de manœuvre.
Le parcours emploi compétences (PEC) s’est aujourd’hui greffé au CAE. Ce dispositif fédérateur regroupe à la fois le CUI-CAE et le CUI-CIE (réservé, lui, au secteur marchand), pour renforcer l’accompagnement, la formation et le suivi des parcours. Qui vise-t-on ? Toutes celles et ceux qui, pour une raison ou une autre, voient leur retour à l’emploi semé d’embûches : personnes en situation de handicap, travailleurs de longue durée, personnes isolées.
Pour bien percevoir ce qui différencie ces dispositifs, deux points à garder en tête :
- CUI-CAE : cible le secteur non marchand et les publics les plus éloignés de l’emploi traditionnel.
- PEC : met l’accent sur le suivi, la formation individualisée et l’évaluation régulière du chemin parcouru.
En somme, le CAE tisse un lien concret entre l’individu et le monde professionnel, pour que l’expérience acquise devienne un véritable tremplin vers un poste plus stable.
À qui s’adresse le CAE ? Panorama des publics éligibles
Le contrat d’accompagnement dans l’emploi s’adresse avant tout à celles et ceux qui font face à un cumul d’obstacles dans leur recherche de travail. On pense aux chômeurs de longue durée, aux bénéficiaires du RSA, aux travailleurs handicapés reconnus par la RQTH, ou encore aux seniors qui n’ont pas eu la main heureuse ces dernières années. Ces profils méritent un coup de projecteur et un accompagnement ajusté, notamment quand la précarité ou l’isolement entravent toute perspective de reprise d’activité.
L’accès au CUI-CAE ne se limite pas à une catégorie unique : il cible aussi ceux dont l’insertion professionnelle peine à aboutir, en dépit d’efforts répétés. Selon la situation, la durée du contrat varie généralement entre 6 et 24 mois. Des extensions sont possibles, notamment pour les travailleurs en situation de handicap ou les seniors, histoire d’ajuster le parcours au rythme de chacun sans accélération forcée.
Pour plus de clarté, voici les publics que le CAE concerne en priorité :
- Chômeurs de longue durée : qui peuvent reprendre pied avec un accompagnement dédié.
- Bénéficiaires du RSA : ils bénéficient d’un contrat qui allie activité professionnelle et lieu d’écoute sociale, autant d’atouts pour sortir de l’impasse.
- Travailleurs reconnus handicapés : le dispositif s’adapte à leurs besoins, avec des aménagements et un suivi attentif.
- Seniors : pour ceux qui souhaitent se remettre dans le circuit professionnel sans repartir de zéro.
L’idée, c’est d’avancer sans marche forcée ni modèle unique, mais de proposer à chaque personne fragilisée un parcours sur-mesure, avec une perspective solide de retour à l’emploi durable.
Quelles démarches entreprendre pour bénéficier d’un CAE ?
Obtenir un CUI-CAE implique de suivre un parcours balisé par les structures du service public de l’emploi. Rien d’automatique : chaque candidature est analysée avec attention. Selon son âge ou sa situation, la personne en recherche d’emploi prendra contact avec le bon interlocuteur, conseiller spécialisé, référent handicap, mission locale, selon le profil. Ces professionnels jouent le rôle de boussole : ils évaluent la situation, identifient les freins à l’embauche, et déterminent s’il s’agit du dispositif le mieux adapté.
Tout commence par un entretien approfondi. Ce temps d’échange vise à dresser le portrait du parcours, à décortiquer les difficultés et à poser avec réalisme le cadre d’un projet professionnel. Si le CAE apparaît pertinent, une orientation est alors proposée vers des employeurs du secteur non marchand disposés à jouer le jeu : associations, collectivités locales, établissements publics. L’accord des trois parties (bénéficiaire, employeur, prescripteur) enclenche la signature du contrat et l’accès au parcours d’accompagnement et de formation.
Côté administratif, l’Agence de services et de paiement (ASP) suit les aspects réglementaires du CAE. Pour les bénéficiaires du RSA, cette gestion s’effectue en lien avec le conseil départemental, pour garantir une cohérence sur toute la ligne : rémunération, durée, organisation du trajet professionnel, chaque aspect est encadré et sécurisé.
Employeurs et bénéficiaires : quels avantages concrets à choisir le CAE ?
Pour un employeur du secteur non marchand, embaucher via un CUI-CAE, c’est s’engager dans une mission sociale et bénéficier d’un cadre financier allégé. Plusieurs exonérations sont à la clé : cotisations sociales classiques, allocations familiales mais aussi taxes sur les salaires ou l’apprentissage. Pour ces structures souvent soucieuses de leurs budgets, c’est une option gagnante pour renforcer l’effectif tout en soutenant la réinsertion professionnelle. De plus, les salariés recrutés dans ce cadre profitent d’un suivi sur-mesure, de temps de formation adaptés et d’un accompagnement qui fluidifie l’intégration au sein de l’équipe.
Pour les personnes bénéficiaires, le CAE représente souvent la première réelle opportunité de réaccéder à un emploi stable après une période délicate. À la clé, un accompagnement jamais impersonnel, la présence d’un tuteur, des formations ciblées, des bilans réguliers pour lever pas à pas chaque obstacle. Avec, dans certains cas, la possibilité de prolonger le contrat au-delà de 24 mois, notamment pour les personnes handicapées ou les allocataires du RSA, afin d’offrir une sécurité supplémentaire lors de la transition professionnelle.
De façon concrète, voilà ce que chacun tire du CAE :
- Employeurs : diminution des charges sociales, valorisation de leur engagement social, accès à des profils accompagnés, souvent motivés et suivis de près.
- Bénéficiaires : contrat de travail, accompagnement personnalisé, accès à la formation, perspectives réalistes d’évolution.
Ce contrat particulier n’est ni un parcours d’attente ni un gadget social : c’est le tremplin qui, pour beaucoup, permet de briser le cercle vicieux de l’exclusion et d’embrayer, enfin, sur une trajectoire professionnelle à la hauteur de leurs efforts.


