Un investisseur examine en moyenne un pitch deck en moins de quatre minutes. Pourtant, certains fondateurs insistent pour multiplier les diapositives, espérant couvrir chaque détail. D’autres misent sur la concision extrême, quitte à laisser des zones d’ombre.
La tentation d’ajouter ou de supprimer des slides repose souvent sur des croyances contradictoires. Entre surcharge d’informations et présentation trop minimaliste, la question du nombre idéal reste un point de friction constant.
Pourquoi le timing d’un pitch de 5 minutes change la donne
Cinq minutes. Ce format ramassé impose une rigueur implacable : impossible de s’égarer, chaque slide compte. L’auditoire ne laisse passer aucune approximation, l’interlocuteur n’attend que l’essentiel, le public jauge la capacité du porteur de projet à aller droit au but.
Face à cette contrainte, impossible de tout dire. Il faut trancher, choisir ce qui mérite d’apparaître à l’écran. Le deck ne se contente plus d’étaler un projet, il épouse le rythme du discours, appuie ce qui doit l’être, laisse de côté le superflu. L’attention file, la concentration s’effrite vite : mieux vaut privilégier la justesse que la quantité.
Préparer un elevator pitch dans ces conditions revient à jouer les funambules. Cinq minutes, c’est court : il faut sélectionner trois ou quatre arguments majeurs, ceux qui marqueront l’esprit. Le pitch deck devient la colonne vertébrale, la ligne directrice qui guide sans surcharger.
Quelques réflexes s’imposent pour structurer ce format :
- Hiérarchisez l’information : mieux vaut viser la pertinence que viser l’exhaustivité.
- Adaptez le rythme : on retient qu’en moyenne, une slide par minute suffit à garder l’attention.
- Sélectionnez vos arguments : chaque élément doit répondre à une attente précise de l’auditoire.
En cinq minutes, la présentation ne cherche plus à tout expliquer. Elle suggère, intrigue, donne envie d’en apprendre davantage. C’est là que le pitch gagne son pari.
Nombre de slides idéal : mythe ou réalité ?
On entend souvent que sept slides suffisent pour un pitch de cinq minutes. Ce chiffre, repris dans la culture start-up californienne, circule comme un standard. Mais la réalité s’avère bien plus nuancée. Le bon nombre dépend du contenu, de la clarté des messages, de la capacité à illustrer ou à synthétiser.
Un point fait consensus : trop de slides diluent l’impact, trop peu nuisent à la lisibilité. Charger une seule slide avec trop d’informations fatigue l’auditoire. Les conseils convergent vers un principe simple : garder la clarté, avancer avec logique, une idée par écran, une progression limpide.
Voici ce que l’on constate le plus souvent :
- La plupart des pitch decks destinés aux investisseurs oscillent entre 5 et 8 slides pour cinq minutes.
- La taille de police et la sobriété de la présentation restent décisives : garder de l’espace, éviter l’encombrement.
- Le nombre de slides s’ajuste selon le rythme de parole et la densité du projet présenté.
Une slide pour chaque étape clé du projet facilite la compréhension. Certains préfèrent une présentation très visuelle, d’autres vont à l’essentiel avec du texte concis. Les styles varient, mais une constante demeure : la cohérence du discours et la fluidité l’emportent toujours sur la quantité.
À quoi ressemble une structure efficace pour convaincre en peu de temps
Pour marquer les esprits en cinq minutes, il faut bannir les détours. Une structure efficace repose sur un enchaînement clair des étapes clés. Dès la première slide, posez les bases : qui porte le projet, quelle ambition, dans quel contexte. Cette amorce, courte et directe, donne tout de suite le ton.
Ensuite, il s’agit d’installer la démonstration : quel problème ciblez-vous, quelle solution proposez-vous. L’idée : rendre tangible la valeur du produit ou service. Une diapositive synthétique, une image nette, parfois une statistique bien choisie suffisent pour illustrer le marché visé.
Pour renforcer la crédibilité, une slide sur l’équipe reste incontournable : peu de texte, mais une mise en avant des compétences. La vision financière, elle, mérite un écran à part entière. Besoins, allocation envisagée, perspectives de rentabilité : dites l’essentiel, montrez que tout est pensé.
Les étapes de base à suivre :
- Présentation du projet : identité et promesse.
- Problème / marché : contexte, opportunité.
- Solution : proposition de valeur mise en avant.
- Équipe : compétences qui font la différence.
- Financement : besoins, projection.
Ce modèle reste adaptable, mais la logique de progression ne doit jamais faiblir. Plus le fil rouge est clair, plus le public suit sans effort. Les transitions douces, la cohérence graphique et narrative, tout contribue à renforcer l’impact.
Des astuces concrètes pour rendre chaque slide percutante
Pour captiver un public exigeant en cinq minutes, chaque slide doit servir de tremplin. La simplicité doit primer : un visuel frappant, un seul message, une structure limpide. Mieux vaut épurer que surcharger. Une slide bien pensée met en avant l’essentiel, tout en laissant respirer le contenu.
La taille de police ne se néglige pas. Optez pour une lecture immédiate, même de loin. Un titre accrocheur, une phrase qui percute, une statistique ou une image forte, et rien de plus. Ce choix structure l’ensemble et empêche la dispersion du message. Parfois, le silence graphique pèse autant que la parole : laisser de l’espace, c’est aussi donner de l’impact.
La narration se construit slide après slide. Un code couleur, un pictogramme récurrent, une structure visuelle cohérente : tous ces petits détails renforcent la fluidité et rassurent l’auditoire.
Quelques recommandations concrètes pour maximiser l’efficacité :
- Jouez sur le contraste : un texte sombre sur fond clair, ou l’inverse, facilite la lisibilité.
- Une idée unique par slide permet d’ancrer le propos.
- Des chiffres percutants ou des visuels originaux attirent l’œil et retiennent l’attention.
Opter pour la brièveté n’est pas renoncer à la précision. Une slide sur deux peut présenter un schéma, une infographie, ou un mot-clé mis en avant. C’est cet équilibre qui donne au pitch deck son efficacité, soutenant le discours au lieu de l’encombrer. Finalement, chaque slide bien pensée devient une rampe de lancement pour la suite.


