Formation rémunérée : comment être payé en suivant une bonne formation ?

3 800 euros. Voilà le montant moyen qu’un adulte en formation professionnelle peut percevoir sur une année, selon les données les plus récentes. Un chiffre bien réel, qui en surprend plus d’un et bouscule l’idée reçue qu’apprendre rime forcément avec sacrifice financier. Pourtant, derrière cette réalité, un labyrinthe de conditions, de statuts et de dispositifs attend ceux qui veulent conjuguer apprentissage et rémunération.

Comprendre le principe des formations rémunérées pour adultes

Suivre une formation rémunérée permet aux adultes de se former tout en touchant un revenu pendant cette période. Ce système s’adresse à des profils très divers : demandeurs d’emploi, salariés qui cherchent à évoluer, travailleurs indépendants en quête de nouvelles compétences, ou encore étudiants reprenant leurs études après une pause.

Le choix de la formation professionnelle oriente les possibilités. Qu’elle soit qualifiante, certifiante ou diplômante, chaque formule répond à des règles de financement différentes et à des critères précis. Les formats proposés varient : alternance (par contrat de professionnalisation ou contrat d’apprentissage), formation à distance, ou stages conventionnés. L’alternance combine expérience en entreprise, enseignement et salaire, généralement pris en charge par l’employeur et l’OPCO. Les formations à distance peuvent aussi ouvrir droit à une rémunération, à condition qu’elles soient financées via le CPF, le PTP ou le RFPE pour les demandeurs d’emploi.

Pour accéder à une formation rémunérée, trois exigences s’imposent :

  • Une formation qualifiante, certifiante ou diplômante inscrite au RNCP
  • Un projet validé par un conseiller (France Travail, Transitions Pro, employeur…)
  • Un financement identifié : CPF, PTP, RFPE, OPCO ou plan de développement des compétences

Le montant de la rémunération et les modalités de prise en charge varient selon le statut du stagiaire et l’organisme financeur : France Travail, Pôle emploi, conseil régional, employeur ou OPCO. Ces aides sont encadrées, parfois soumises à une validation préalable du projet. La formation rémunérée vise à sécuriser les parcours professionnels, favoriser les transitions, la reconversion ou la montée en compétences, tout en maintenant des ressources pour ceux qui s’engagent dans cette voie.

Qui peut en bénéficier ? Les critères d’éligibilité à connaître

La formation rémunérée s’adresse à un large public, mais chaque catégorie dispose de ses propres conditions d’accès. Demandeur d’emploi, salarié, travailleur indépendant ou étudiant doivent composer avec des dispositifs qui leur sont dédiés.

Pour les demandeurs d’emploi, plusieurs types d’allocations sont envisageables : ARE, ARE-F, RFPE, RFFT, RFF ou ASS-F. France Travail et Pôle emploi évaluent chaque dossier en fonction de la situation du candidat, de la cohérence du projet et de ses débouchés. La formation choisie doit être reconnue au RNCP, ce qui garantit sa valeur sur le marché du travail.

Les salariés peuvent activer différents leviers : projet de transition professionnelle (PTP), CPF, plan de développement des compétences ou alternance. Le maintien du salaire dépend du dispositif retenu, du contrat et de l’accord de l’employeur. Les travailleurs indépendants disposent de fonds spécifiques (FAF, ATI). Les étudiants peuvent profiter de bourses, de l’alternance ou de prêts pour financer leur formation.

Voici les principaux critères qui conditionnent l’accès à une formation rémunérée :

  • Projet validé et cohérent avec les besoins du marché
  • Formation inscrite au RNCP
  • Dossier de financement accepté par l’organisme compétent

Les personnes en situation de handicap bénéficient, via la MDPH, d’aides adaptées. L’accès à la rémunération reste donc étroitement lié au statut du candidat, au choix de la formation et à la validation du projet par les organismes concernés.

Panorama des aides et dispositifs pour financer sa formation

Le financement d’une formation rémunérée s’appuie sur une mosaïque de dispositifs, animés par des acteurs publics et privés. Pour les demandeurs d’emploi, France Travail et Pôle emploi orchestrent l’accès aux allocations comme l’ARE-F (pour les bénéficiaires de l’ARE en formation), le RFPE (pour ceux qui ne perçoivent aucune indemnité) ou encore le RFF (en cas de droits épuisés pendant la formation). Les formations conventionnées ouvrent quant à elles droit à la RFFT.

Les conseils régionaux interviennent pour assurer la rémunération des stagiaires via le RSFP et proposent, selon les territoires, des bourses ou primes dédiées, notamment aux jeunes ou aux publics éloignés de l’emploi. Les modalités d’accès aux aides régionales diffèrent selon les régions : il est donc nécessaire de consulter le site du conseil régional concerné pour connaître les conditions.

Pour les salariés, le CPF reste la porte d’entrée la plus répandue, aux côtés du projet de transition professionnelle (PTP) validé par Transitions Pro. Les employeurs peuvent aussi maintenir le salaire dans le cadre du plan de développement des compétences. En alternance, la rémunération dépend du contrat signé (professionnalisation ou apprentissage), du niveau de qualification et du financement par l’employeur ou l’OPCO.

Les travailleurs indépendants mobilisent des fonds spécifiques comme le FAF ou l’ATI. Pour les personnes en situation de handicap, l’AGEFIPH met à disposition des soutiens complémentaires adaptés.

Homme souriant avec un certificat devant un centre de formation en ville

Étapes clés pour s’inscrire et maximiser ses chances d’être rémunéré

Avant toute démarche, il est capital d’identifier une formation professionnelle reconnue et inscrite au RNCP. Cette inscription constitue le sésame pour accéder à la plupart des dispositifs de rémunération formation et garantit la valeur du diplôme ou de la certification obtenue. Que ce soit via des organismes publics comme AFPA, GRETA ou des établissements privés (Bootcamp Tech, LearnThings…), les parcours proposés couvrent tous les formats : présentiel, à distance, alternance.

  1. Prenez rendez-vous avec un conseiller France Travail ou Pôle emploi. La validation du projet de reconversion ou d’évolution professionnelle reste une étape charnière. Un dossier argumenté, qui met en avant les débouchés, facilite l’obtention du financement.
  2. Constituez un dossier d’inscription complet : lettre de motivation, CV, pièces administratives. Les délais de traitement peuvent être longs : mieux vaut anticiper.
  3. Identifiez le financement mobilisable : CPF, projet de transition professionnelle (PTP), aides régionales ou dispositifs spécifiques selon votre statut (salarié, demandeur d’emploi, indépendant).

Conseils pratiques

Voici quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté :

  • Visez une formation conventionnée ou cofinancée, qui permet de toucher une rémunération pendant toute la durée du parcours.
  • Faites confiance aux organismes reconnus, comme l’AFPA ou les GRETA, pour garantir l’accès aux différentes allocations.
  • Adaptez votre organisation : le versement de la remuneration stagiaires formation dépend du financeur et de la rapidité avec laquelle l’organisme transmet les justificatifs nécessaires.

L’obtention d’une rémunération pendant la formation dépend d’une coordination précise entre organisme de formation, conseiller et financeur. Chaque étape compte : bien s’y préparer, c’est maximiser ses chances de ne jamais se retrouver sans ressources pendant son parcours d’apprentissage. À l’arrivée, la possibilité de bâtir un nouveau projet professionnel sans sacrifier sa stabilité financière, une perspective qui, pour beaucoup, change tout.

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